S’adapter pour mieux s’intégrer: trois femmes se racontent

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Comment réussir à s’adapter pour bien s’intégrer dans un pays quand on est immigrant? Comment et où faut-il aller chercher de l’information? Quand on a des enfants, comment les aider à prendre leur place sans qu’ils se sentent abandonnés? Thérèse, Nassi et Rebecca, des personnes issues de l’immigration, nous parlent de leur belle aventure.

* Version en créole disponible ici.

Les raisons qui poussent des gens à immigrer dans un autre pays sont multiples. Les uns sont à la recherche d’une meilleure qualité de vie, les autres veulent découvrir une nouvelle culture et certains autres fuient la guerre ou veulent faire des études, etc. Seul ou en famille, déménager dans un autre pays représente un réel défi pour ceux qui choisissent cette aventure. Quelle que soit la raison de son immigration, il faut s’adapter à sa terre d’accueil pour pouvoir bien s’intégrer.

À son arrivée au pouvoir en 2015, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a adopté une nouvelle norme qui vise à accueillir 300 000 immigrants par année, selon immigration Canada. Une décision qui donne la possibilité à plus de gens qui le désirent de pouvoir venir s’installer au Canada.

À chacun son expérience

Immigrer dans un pays rime avec émerveillement, choc culturel, etc. Face à la nouveauté, petits ou grands ont  besoin de s’acclimater.

Pour certains, vivre dans le froid du Canada est un apprentissage de longue durée. Thérèse, une Haïtienne qui a immigré au Québec en février 2017 raconte: «L’hiver était un vrai défi pour moi. J’ai vécu en Belgique, alors, je pouvais dire que j’étais habituée au froid et à la neige. Mais arrivée ici, j’ai eu une toute autre expérience! La température est spéciale au Québec et la période froide dure assez longtemps».

Quant à Nassi, native du Bénin, comprendre la température a été un réel défi! «Je ne pourrai jamais oublier cette date, le 13 février 2016, il faisait -30 degré et je ne comprenais rien de la température. Chez moi c’est le soleil et le beau temps. Ce jour-là, je suis arrivée au Québec sans manteau. J’ai dû affronter le froid sans habit approprié. Chaque mois de février, je me rappelle ce moment. C’était vraiment épouvantable! C’est ce qui me revient à l’esprit à chaque mois de février. Jusqu’à aujourd’hui, je n’arrive pas à supporter le froid».

Pour d’autres, la question de la langue et des codes socioculturels constituent des barrières à franchir.

«Même si je parlais déjà le français, je devais apprendre le français québécois. C’était inévitable!», nous dit Rebecca, une Haïtienne qui a aussi vécu au Sénégal.

Résilients certes… mais non sans aide

Les expériences migratoires sont vécues différemment d’une personne à une autre. On entend souvent dire que les enfants sont résilients par rapport aux changements. Nassi nous raconte: «Ma fille, qui à l’époque où on a immigré n’avait que 3 ans, s’est bien adaptée. Je trouve que les enfants s’intègrent mieux que les adultes. Ils sont curieux et ils aiment la nouveauté. Ma fille était émerveillée en voyant la neige! Son intégration à la garderie s’est très bien passée. Jusqu’à présent, ça se passe super bien pour elle. Ce qui n’est pas le cas pour moi qui n’arrive toujours pas à supporter le froid».

«Aujourd’hui, à 8 ans, elle a quand même envie de retourner au pays pour voir un peu d’où elle vient et rencontrer mes parents là-bas».

Mais, même si les enfants ont plus de facilité à s’adapter, ceci ne veut pas dire que nous devons les laisser vivre seuls cette expérience. Comment alors les accompagner dans cette nouvelle aventure?

Souvent, des familles arrivent avec des enfants en âge scolaire. C’est important que les parents puissent comprendre le fonctionnement du système éducatif québécois en vue d’aider leurs enfants à mieux s’intégrer. Une bonne connaissance des pratiques du milieu et du personnel de l’éducation est un atout qui permettra de savoir comment s’y prendre. Un enfant qui a laissé son milieu scolaire dans son pays d’origine et qui arrive dans un pays inconnu a beaucoup de questionnements: Est-ce que je vais trouver de nouveaux amis? Vais-je aimer mon enseignant? Me sentirai-je bien dans ma peau dans cette école? Ils vivent de vrais défis! À ce stade-ci, l’enfant a plus que jamais besoin de ses parents pour pouvoir passer au travers. Il est vrai que les parents aussi ont besoin d’être guidés, mais ils sont  les mieux placés pour sécuriser leurs enfants afin de les aider à traverser cette étape.

Développer des liens durables: c’est bénéfique

Il n’y a rien de plus beau que d’être entouré de personnes agréables. Partout où on se trouve, il y a des gens qui sont prêts à nous aider, à nous orienter, etc. Mais nous devons chercher à:

  • Avoir des relations avec les responsables de l’école de son enfant, ce qui constitue une porte d’entrée qui permet de découvrir les pratiques de l’école. Être bien informé permettra au parent de se sentir mieux outillé pour accompagner son enfant dans son cheminement scolaire.
  • Être les alliés des enseignants car ils sont là pour guider les enfants dans leur parcours académique.
  • Faire équipe avec d’autres parents afin de partager ses connaissances.

S’ouvrir à l’autre pour mieux le connaître

Beaucoup d’entre nous ont eu à un moment ou l’autre des idées préconçues vis-à-vis des autres communautés. Pour pouvoir accepter l’autre tel qu’il est, il serait mieux de prendre conscience de nos préjugés et de tenter de nous en débarrasser. Un processus qui demande une grande ouverture d’esprit. Quelquefois, nos pensées préconçues par rapport à l’autre nous poussent à le fuir. Quand on arrive dans un pays, il serait préférable de ne pas s’isoler avec les gens de sa communauté, mais de se tourner vers l’autre afin de bien saisir sa vision du monde.

La plupart du temps, nous avons tendance à comparer notre culture à celle de l’autre. Pour éviter la frustration, il serait préférable de mettre de côté toute forme de comparaison et d’essayer de comprendre l’autre. L’accepter avec ses différences, son bagage culturel, etc.

L’ouverture d’esprit nécessite également que nous évitions toute forme de jugement. En posant des questions nous arriverons à trouver certaines réponses aux questions que nous nous posons. Ainsi évitera-t-on certains malentendus.

«Soyez ouverts d’esprit, du bon monde, il y en a partout! Tout comme du moins bon, d’ailleurs. Vivez pleinement la culture d’ici tout en gardant un bon contact avec votre pays d’origine. C’est le parfait équilibre», nous conseille Rebecca.

Nous, parents immigrants, avons un rôle à jouer dans l’éducation de nos enfants afin de les aider à s’accepter tels qu’ils sont et aussi d’accepter l’autre avec ses différences.

Se renseigner avant son arrivée: la clé du succès!

Afin d’éviter les mauvaises surprises et pour réussir son intégration, il est recommandé de bien se renseigner avant son arrivée sur les normes et les façons de faire du pays d’accueil. Thérèse, qui a immigré au Canada en 2017, a utilisé Internet pour s’informer: «J’ai cherché sur Internet pour pouvoir me guider. C’était ma principale ressource.» Nassi, de son côté, avait comme référence son mari, qui avait déjà réussi son intégration. Avec son réseau, il avait déjà un éventail d’informations à sa disposition.

Des ressources indispensables

De nombreux organismes communautaires sont disponibles en vue d’accompagner les nouveaux arrivants dans le processus de leur intégration. Vous pouvez par exemple vous référer à CASAI (Centre d’Aide Social aux Immigrants), PROMIS (Aide aux immigrants et réfugiés), Le Mieux-Etre des Immigrants, etc.

Une recherche rapide sur Internet vous aidera à trouver d’autres ressources qui vous aideront à mieux vivre votre intégration.

— Dernière mise à jour: 30 avril 2021

Biographie

Adjointe aux communications et maman

Originaire de Port-au-Prince, Olmaille s’est installée au Québec en février 2017. Épouse et maman d’une fillette de 3 ans, elle a travaillé pendant 6 années en enseignement primaire en Haïti. Actuellement, elle complète un baccalauréat en communication à l’Université de Montréal. Après ses études, elle souhaite travailler comme créatrice de contenus en communication interne et externe. Elle est aussi intéressée par la gestion des médias sociaux. Olmaille est une personne de connexion, qui aime les relations interpersonnelles. Amicale et bienveillante, son plus grand bonheur est de voir les gens autour d’elle être heureux. Elle trouve du plaisir à apporter son soutien aux personnes qui sont dans le besoin. Passer du temps de qualité avec sa famille et ses ami.e.s, contempler la beauté de la nature et faire du bénévolat font partie de ses passions.

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